Le Chef du Gouvernement a présidé, hier, la célébration des cinq ans du C2D et la 3e réunion de son Comité d’Orientation et de Suivi
Le Premier Ministre, Ministre du Budget et du Portefeuille de l’Etat, Amadou Gon Coulibaly a salué, le 28 juin, le taux de décaissement de 87% enregistré dans la mise à disposition des financements dans le cadre de la réalisation des projets inscrits au programme du Contrat de Désendettement et de Développement (C2D). Le Chef de Gouvernement s’exprimait lors de la cérémonie de la célébration des 5 ans de cette convention entre la France et la Côte d’Ivoire, couplée avec la 3e réunion du Comité d’Orientation et de Suivi (COS-C2D) à la Primature. Au dire d’Amadou Gon Coulibaly, « les investissements ont atteint le montant de 680,53 milliards de FCFA (1,04 million d’euros), sur une enveloppe de 782,23 milliards de FCFA (1,19 million d’euros) mise à disposition, soit un taux de décaissement de 87% ». Le Premier Ministre a expliqué qu’à la date du 12 juin 2018, 25 conventions d’affection ont été signées, pour un montant total de 1070,36 milliards de FCFA (1,63 million d’euros), soit 93% du montant des deux C2D. Il a également précisé que ces engagements comprennent 14 conventions d’affection couvrant la totalité du 1er C2D et 11 pour le second évalués à 657,11 milliards de FCFA (environ un million d’euros), soit un taux d’engagement de 89,04%. Ce fut aussi l’occasion pour Amadou Gon Coulibaly de rassurer la société civile et les observateurs de l’économie ivoirienne quant à la maîtrise de l’endettement du pays estimé à 42,3% du Produit Intérieur Brut (PIB) dans une zone communautaire où la norme est de 70%. Et d’ajouter que le développement auquel aspirent les pays africains comme la Côte d’Ivoire ne peut se faire sans dette pour investir massivement dans les infrastructures notamment et qui constituent des conditions sine qua non du renforcement de l’attractivité de l’économie.
Il s’est toutefois dit ouvert à toutes les solutions alternatives, notamment de la part des partenaires financiers dont les banques. Ce qui pourrait favoriser une évolution significative au niveau des taux d’acquisition des crédits. Par ailleurs, le Premier Ministre a souhaité une plus grande célérité dans la mise à disposition des fonds dans le cadre du 3e C2D annoncé et dont le planning d’exécution a fait l’objet d’échanges lors de la 3e réunion du COS-C2D qui a précédé la cérémonie officielle de célébration de Contrat. Il n’a pas manqué de rappeler que les dépenses au profit des pauvres ont doublé, illustrant la volonté de l’Etat de conserver les aspects sociaux au centre de ses priorités aux côtés des actions macroéconomiques.
Sur ce point, Delphine Geny-Stéphann, Secrétaire d’Etat auprès du Ministre français de l’Economie et des Finances, a exprimé la confiance du Gouvernement de la France dans la volonté des autorités ivoiriennes à poursuivre les efforts sur le plan social.
Mme Geny-Stéphann a également exprimé la fierté de son pays d‘avoir avec la Côte d’Ivoire cette exclusivité que représente le C2D en termes de partenariat économique. Elle a aussi loué la transparence, l’efficacité et l’utilité qui caractérisent le C2D.
Quelques points à parfaire lors du 3e C2D à venir. Confirmant l’effectivité dans la réalisation des projets, Hélène GNONSAHE, Coordinatrice de la Société Civile Ivoirienne a plaidé pour la prise en compte des agents de l’administration déconcentrée et des responsables des collectivités territoriales dans la constitution des USP et des CSP.
D’autant plus que ce sont eux qui auront à charge l’entretien et la pérennisation des acquis du C2D. En outre, elle a annoncé la quasi-disparition de l’aide au développement du fait de la mise en application du C2D, en totale opposition au principe de l’additionnalité qui veut que les deux sources de financement coexistent.
C’est par la voix de Jean-Jacques Guigon, de la plateforme française, que la Société Civile française a exprimé son souhait de voir les actions de renforcement de la cohésion sociale mise en priorité dans les projets du C2D. Surtout que « le pays a été déchiré par plusieurs crises qui ont entamé le vivre ensemble qui caractérisait les Ivoiriens ».
ABOUBAKAR BAMBA